Pilotage 4 axes, pourquoi faire ?
- Pour voltiger même quand l’ascendance est faible,
- Pour enchaîner les figures sans devoir s’arrêter pour reprendre de l’altitude,
- Pour voltiger près du pilote, avec un planeur peu ou moyennement chargé,
- Bref pour chercher à aller plus loin dans la voltige…
Quand les conditions sont très énergiques, il m’arrive d’essayer d’utiliser le 4 axes à l’opposé du développement ci-dessous pour ne pas prendre trop d’altitude/vitesse !
Heu… 4 axes c’est quoi déjà ?
Sur une aile dont les ailerons font toute la longueur, on permet le contrôle des ailerons pour modifier le profil : les bords de fuite des deux ailes vers le bas ou les bords de fuite des deux ailes vers le haut. On attribue ce contrôle au manche habituellement affecté aux gaz ou aux aérofreins, décranté, et avec ressort de rappel comme les 3 autres axes (profondeur, dérive, ailerons).
Ce dispositif est décrit par François ici sur la Multiplex Profi.
François et quelques-uns de ses compagnons de vol l’avait longuement testé sur des radios précédentes que sont la MC4000 et l’EVO du même constructeur Multiplex.
Ce n’est pas nouveau, mais je n’oserai pas me lancer dans des propositions sur la paternité historique. 😉
Le snap-flap et les phases de vol ?
C’est bien, mais on peut faire mieux pour la voltige, comme le montrera ce diaporama en 11 images.
Et si je n’ai pas envie ? 🙂
Quand l’ascendance est bien établie, en pente ventée par exemple, on peut très bien voltiger sans discontinuer en se passant du 4 axes.
Voltige et pilotage 4 axes en 11 images
Les valeurs de volets sont données pour le planeur Troll en profil SB96V. (On peut les calculer pour son propre modèle + profil grâce à PredimRC).
Cliquez sur les images pour accéder aux légendes complètes, mes préférées pour le 4 axes sont la troisième et l’avant dernière.
Pour sortir du diaporama, cliquer dans l’image en haut à droite *
Pour progresser ou reculer: les flèches
1 décollage et recherche d’ascendance : le but est d’atteindre l’ascendance en perdant le moins d’altitude possible. On se cale à finesse max. 4° de volets baissés.
2 prise d’altitude dans l’ascendance : le but est de monter. On se cale à taux de chute min. 7° de volets baissés.
3 prise de vitesse et placement devant le pilote. Le but est de conserver le plus de vitesse possible tout en descendant au niveau du regard. On était à 7° de volets baissés, mais au fur et à mesure que le planeur accélère on relâche les volets pour être en lisse quand la vitesse est franchement au dessus de la vitesse finesse max. Déjà à ce stade on ne peut plus se contenter des phases de vol car on fait varier progressivement la courbure en fonction des sensations de vol. Par exemple si on décide de voltiger à faible vitesse, on conservera peut-être un peu de volets (2°) à la fin de cette phase, alors qu’on serait en lisse longtemps avant si l’on prend beaucoup de vitesse.
4 5 et 6 : boucle (looping) tirée : le but est de décrire la trajectoire avec amplitude tout en conservant le plus d’énergie (vitesse) possible. 4 début de boucle : on augmente le Cz en cabrant pour engager la boucle. Afin d’optimiser la finesse dans cette configuration, quelques degrés de volets (dépend du rayon de boucle et de la vitesse de vol) que l’on relâche progressivement au fur et à mesure que l’on relâche la profondeur quand le planeur passe sur le dos.
5 partie dos de boucle : pour décrire un beau cercle, le planeur doit voler sur le dos et pas simplement retomber. On passe de lisse à quelques degrés de volets relevés en sommet de boucle, puis à nouveau lisse juste avant de recommencer à cabrer
6 rétablissement de boucle : les volets seront progressivement baissés pour favoriser la conservation d’énergie (vitesse)
7 palier en sortie de boucle : à la profondeur, on pousse très légèrement pour maintenir sa vitesse et le palier. Et suivant la vitesse de sortie de boucle, on utilisera ou non des volets : faible vitesse, quelques degrés de volets. Vitesse élevée, profil lisse. On perçoit ici comme dans l’étape 3 l’intêret du 4 axes, alors que dans la boucle (étapes 4, 5, 6) le snap-flap est un outil suffisant.
8 1/4 de boucle très serrée tirée : ici on cabre fortement, Cz est élevé, 7° de volets baissés pour casser le moins possible la vitesse.
9 montée verticale, renversement, descente verticale avec un 1/2 tonneau : profil lisse, l’aile ne porte rien, on minimise la trainée.
10 rétablissement dos : étape où SB96V est le plus sensible à l’usage des volets. Fort Cz négatif, 14° de volets relevés. Sans cela la vitesse est cassée, le décrochage dynamique n’est pas rare. Le rapport Cz/Cx qui est de 2 sans volets passe à plus de 12 avec volets, on conserve beaucoup plus de vitesse et le comportement reste sain.
11 palier dos : comme le palier plat en sortie de boucle (7), la position de volets dépendra de la vitesse, mais dans le cas du vol dos il en faudra forcément un peu avec un profil dissymétrique (comme SB96V) pour optimiser la traînée.
D’autres situations que ces 11 images ?
Il y en a de nombreuses, liées à des figures particulières et aux singularités du planeur. 2 cas où le pilotage 4 axes sera plus puissant que le snap-flap :
- les multiflips passent mieux avec le LunatiK en volets à fond dans le sens opposé au snap-flap ! (vidéo de profil on voit très bien les volets vers le haut)
- L’Ahi verra la ville à plat favorisée par l’usage des volets aux grands angles, un aileron restant à plat tandis que l’autre est au débattement max, comme on le voit très bien dans cette vidéo de Dawson Henderson qui remercie François initiateur de la vrille à plat sur Ahi et Steve Lange, qui l’a ramenée dans ses bagages. (voir son descriptif sur Vimeo)
Pour ceux qui aiment les graphes, quelques-uns en fin d’article (à cliquer pour lire les explications), générés grâce à PredimRC.
Voltigez bien !
Sur le ventre, le taux de chute mini du Troll en SB96V s’obtient aux alentours de 7° de volets baissés.
Sur le ventre, la finesse maxi du Troll en SB96V s’obtient aux alentours de 4° de volets baissés.
Sur le dos, la meilleure ressource du Troll en SB96V s’obtient avec environ 14° de volets relevés.
Quand la vitesse augmente, le meilleur angle de volet pour une ressource appuyée ne semble pas varier beaucoup, entre 6° et 7°. Peut-être augmente-t-il légèrement (les marches sur les courbes sont dûes à la convergence d’xfoil mais ne sont naturellement pas physiques).
Finesse max avec 4° de volets (courbe verte) oui ! Mais… au delà de ~43km/h on est plus fin avec 2,5° de volets (courbe bleue), au delà de ~56km/h on est plus fin en lisse (courbe orange).
bonjour François,
Tu décris parfaitement le dosage du 4 axes intégral en voltige : voila mon alternative sur profil symétrique .
Mes débuts remontent à ton essai du voltij avec profil symétrique (en 2005 ?) que j’ai tout de suite acheté : j’ai commencé par voler en 4 axe + snap-flap pour faciliter mon apprentissage et faciliter les remontées du trou ; le pilotage est plus facile mais il faut débrayer le snap-flap pour les figures déclenchées car les volets arrêtent le planeur .J’ai donc supprimé le snap-flap et volé 4 axe intégral mais les remontées du trou sont devenues plus difficiles , d’autres le font mieux que moi .
Je suis rapidement passé au 4 axes sur 2 phases de vol :
–gratte pour centrer la bulle (volets à +2 mm) avec 3 mm de volet dynamique disponibles sur toute la course du manche : plus facile à doser pour remonter du trou .
–lisse avec 8mm de volet dynamique sur toute la course du manche pour voltiger symétrique
depuis ça vole comme ça aussi avec sb96 …ce qui n’empêche pas de spiraler aussi 4 axe intégral .
bons vols !
André
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Bonjour André. Merci pour ta contribution et ces précisions sur les bons réglages de ton Voltij. Les snap-flaps sont une facilité pour certaines figures, mais ne doivent pas être utilisés en permanence. Il y a un risque de trop freiner le modèle, ce qui diminue le rendement du profil.
Le recours à 2 phases de vol est une bonne solution, mais il faut rester très méthodique quand on a trop de phases de vol. Pour ma part je cherche à avoir le moins de boutons possibles à commuter en vol. Je recherche plutôt du côté des courbes de contrôle des servos de chaque côté d’un mélangeur. Côté servo et côté donneurs d’ordre, qui bien maîtrisées simplifient le pilotage: un mélangeur par servo et contrôle de la courbe d’action de chaque commande entrant sur le mélangeur et éventuellement lissage ou corrections sur le servo en fonction du montage mécanique de la commande entre palonnier servo et palonnier gouverne.
Des servos sérieux (pas forcément chers, mais testés de façon rigoureuse) et des commandes rigides en torsion font aussi la différence en sensations de pilotage.
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