Madstab et mad-dérive, un historique | 1/4

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Une première approche rédigée il y a plusieurs années suite à ma deuxième vidéo sur le Quartz, montre les pistes suivies à l’époque.

La voltige totale permet au pilote et au constructeur d’expérimenter de nouvelles figures inaccessibles à l’aviation grandeur. Réalisée en montagne à l’aide des seules ascendances thermiques elle permet d’éprouver des sensations vives et sans cesse renouvelées. Le vol thermique de relief permet d’accumuler les heures de vol et donc de se perfectionner en pilotage sur les machines que l’on s’est construites.
Si un premier kit de planeur à construire permet cette voltige totale, il peut être utile de revenir sur quelques éléments qui ont ouvert la voie.

Revenons au tout début

C’est durant un concours de précision d’atterrissage à la fin des années 1970 😉 à Villeneuve sur Yonne que j’ai découvert qu’un planeur pouvait faire autre chose que des ronds en l’air pour tenter de prolonger le vol. Rolland Stuck pilotait un Spartan et exécutait des figures de voltige qui m’ont enthousiasmé, alors que j’étais quasi débutant. Rolland a ensuite accepté de participer comme moniteur aux stages de pilotage des Saisies que j’ai organisé pendant 20 ans. Il nous a tous beaucoup appris.
Depuis beaucoup de vent a soufflé sur les pentes et après plusieurs années de compétition en planeur remorqué (F3Q), puis en planeurs électriques (F5B), je me suis passionné pour la voltige silencieuse en pleine nature. Après les figures de base décrites dans mon bouquin « Voltige planeur RC », j’ai voulu avec quelques amis compétiteur et constructeurs pousser un peu plus loin la recherche de nouvelles figures jugées jusque-là inaccessibles voire même impensables. En 2000, Benoit Paysant Leroux a sérieusement ouvert l’éventail de ces figures avec son Madslide sur les Pierre Pouquelées, dans le Cotentin.

A l’origine, un petit planeur de 1.50m, le Madslide, présenté dans la revue Looping, puis une version 2.30m, puis une version en mousse, visibles sur le site jivaro-models.org

Un remarquable article dans feu RCM avait décrit quelques figures qui m’ont sérieusement interrogé : pouvait-on faire en montagne ce genre de figure avec un planeur tout plastique ? En effet à l’origine le planeur présenté était nettement plus petit et fut proposé en kit par Topmodel après quelques péripéties commerciales. Le Kulbutin fut en effet la première version commerciale de ce type de modèle. Proposé en 1.82m, suivi par une version électrique.

J’ai alors entrepris de rechercher une méthode de commande du stabilisateur plus fiable que celle présentée sur ces planeurs plus petits que les miens.

Après cette présentation du contexte, un deuxième article décrit cette progression technique et mes interrogations, toutefois assez résumées. L’évolution, assez lente, s’est déroulée sur plusieurs années.

Un troisième article décrit la version actuelle de mes recherches et leur application sur mes planeurs tout plastiques dont on peut voir les vols sur ce site. Par exemple le Sylphe ci-dessous, ou bien on peut voir un résumé de nos vols durant une semaine en 2019.

Cette autre vidéo de Stéphane Combet montre bien la diversité des approches de la voltige totale, que lui-même pratique avec talent et imagination comme on peut le voir sur son propre site, mais aussi ici dès 2018. A la suite de son expérimentation du Troll, il a créé le Svolazzo qui ouvre sur un autre type de vol, très élégant et accessible à ceux qui veulent construire.

Avec Stéphane, nous avons travaillé sur la mad dérive (mad rudder), qui comme la mad stab procure à nos machines des possibilités d’évolution extraordinaires. Les premiers vols avec cette mad dérive n’ont pas tous été très concluants. Les difficultés de mise au point parfois soldées par des crashes montre que ce n’est pas si simple. Surtout si on sort des mousses plus tolérantes mais beaucoup moins précises et moins performantes en vol.

La mad dérive fera l’objet d’un quatrième article.

Chacun pourra expérimenter à partir de ces informations. Les échos que nous avons eu sur le net montrent que ce n’est pas si simple. Beaucoup abandonnent. Alors autant profiter de l’expérience déjà acquise. Il est en effet prudent de procéder par étape et de corriger à mesure que cette expérience s’acquiert.

Diverses recherches sur le net ont montré depuis que d’autres pilotes concepteurs ont cherché à résoudre les problèmes posés par ces gouvernes à grands débattements. Nos solutions ont démontré leur reproductibilité. Et leur efficacité en vol.

Bonne lecture et surtout bons vols.