L’Ahi

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Avec l’Ahi de « Dream-Flight », vous entrez dans une autre façon de piloter.
Ce planeur extrêmement agile, peu fragile, volant dans une aérologie très étendue, libère la créativité du pilote. Annoncé comme planeur de voltige, il est en effet capable de réaliser pratiquement toutes les figures de voltige connues.

Steve en fait brillamment la démonstration au col du Joly dans le Beaufortain (près d’Albertville). Loin des seuls enchaînements rapides de figures vites faites, il associe les figures classiques à des figures moins connues:

Le pilote pourra donc avec un investissement modéré s’essayer à passer ces figures qui prouvent la dextérité du pilote dans le pilotage 3D. Son domaine de prédilection est la voltige très près du relief (VTPR). Mais avec des réglages adaptés il peut aussi passer les figures classiques aussi bien en vol ventre qu’en vol dos et même quelques figures plus extrêmes comme les vrilles à plat ventre et dos. Si les flips ne sont pas encore abordables avec la version de série, il y a de quoi s’occuper et se délier les doigts. Cette jolie polyvalence ne doit pas être comprise comme faire tout et n’importe quoi. Passer des tonneaux rapides au ras du sol et des retournements enchaînés n’est pas le signe d’une réelle capacité du pilote à voltiger. Ce genre de fantaisies peut même devenir lassant autant pour les spectateurs que pour le pilote. Ce n’est pas le planeur qui est en cause, mais bien le savoir-faire réel du pilote qui se limite aux figures rapides plus faciles, pour ne pas dire bâclées ou approximatives. Pourtant ce modèle malgré sa faible inertie est tout à fait capable si le pilote en a la volonté et la capacité, de réaliser des enchainements complexes, avec rigueur, bien cadrés et selon les critères de réalisation conformes aux critères de la voltige académique. Pour bien fixer les idées, il n’est pas inutile de rappeler quelques-uns de ces critères, indispensables à une voltige élégante que peut aussi réaliser ce petit planeur ahi.

La figure doit être passée parallèlement à la ligne de crête. Chaque figure simple ou composée doit être encadrée par des paliers horizontaux de référence. Les paliers d’entrée et de sortie doivent être à la même altitude et dans le même plan sauf exception propre à la figure. Les corrections de trajectoires doivent être le moins visible possible. La figure doit être répartie de part et d’autre du pilote de façon symétrique. Enfin les prises de vitesse parfois indispensables en planeur doivent être les plus modérées possibles. La rigueur dans l’exécution des figures n’est absolument pas contradictoire avec une expression libre et un réel sens de la danse. Mais les vrais connaisseurs de la voltige planeur sauront vite si le pilote fait n’importe quoi ou s’il est capable d’une vraie voltige avec des changements de rythme, des figures complexes et une exploitation des turbulences locales qu’il exploite et utilise à son profit. La voltige académique n’est pas du tout contradictoire avec la voltige libre et inspirée. Elle constitue une préparation indispensable à la voltige totale. Ce petit planeur ahi est tout à fait capable quand il est bien piloté de faire pratiquement toutes les figures connues du catalogue Aresti. Ce sera donc un excellent modèle pour apprendre et s’entraîner avant de passer à des modèles certes plus performants, mais nécessairement plus chers. Dès que la portance le permet, il est possible d’ajouter un lest au centre de gravité. Constitué d’un bloc de plomb de 40 à 50 gr. Juste adapté au volume vide situé sous l’aile. Ce petit lest redonne de l’inertie au modèle sans compromettre son agilité. Ceci permet de réaliser des figures de plus grande amplitude, donc moins précipitées, plus lisibles pour les spectateurs, mais aussi pour le pilote. Si celui-ci veut vraiment progresser, il cherchera à réaliser les figures les plus grandes possibles et le plus lentement possible. C’est là que la progression sera la plus payante à terme. Il pourra ensuite utiliser des modèles plus précis, encore plus gratteurs et surtout plus pénétrants.

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Ses caractéristiques : (données du constructeur « Dream-Flight »)
Envergure : 1200mm Surface alaire : 50.52dm² Poids : 365 à 425gr.
Charge alaire : 17.8 à 20.7 g/dm²
Gouvernes : aileron, profondeur, direction, courbure (flaperons)
Destiné à des pilotes débrouillés en pilotage 3 axes.
Utilisation voltige libre mais aussi entrainement à une voltige académique plus rigoureuse.
Plage de vitesse de vent : 4 à 9 m/s
Radio 4 à 6 canaux avec mélangeur pour la courbure sur les ailerons.
Double débattement utile mais pas indispensable, limitation de course des servos. Le contrôle de la forme de la courbe de débattement non indispensable est toutefois recommandé pour une voltige plus coulée.

Éléments techniques :
Le planeur est livré dans une boîte carton susceptible d’être réutilisée pour le transport sur le lieu de vacances. Si le montage ne nécessite pas de colle, mais seulement un peu de Blenderm, il n’est pas envisageable de le monter à chaque fois sur la pente. Il est tout à fait transportable tout monté derrière un sac à dos, comme nous l’avons utilisé tout l’été dans les Alpes. Des renforts en fibre de carbone rigidifient la voilure, l’empennage et le fuselage. Les servos d’origine (D.F.) comportent un roulement à bille en sortie, des pignons métalliques solides et ils sont suffisamment rapides et précis pour ce modèle. Un petit tournevis cruciforme est nécessaire pour régler les gouvernes en glissant les chapes sur les joncs en carbone. Il permettra aussi de resserrer les ailes sur la clef carbone en cas de posé un peu brutal. Entièrement en polypropylène extrudé réalisé en moule, le planeur reste assez souple pour résister à des prises de terrains pas très conformes. Il se répare facilement avec de la cyano. Une soute à lest au niveau de la clef d’aile permet d’augmenter la charge alaire afin de voler avec un vent plus soutenu.  Environ 50gr de plomb. La pénétration est suffisante pour effectuer des figures d’amplitude convenable afin de les rendre bien visibles. Ce sera au pilote de s’adapter et au-delà des simples automatismes, de contrôler le placement et la vitesse d’exécution afin de montrer sa réelle maîtrise. Les pilotes peu expérimentés en construction trouveront une notice (en anglais) avec de nombreuses photos pour faciliter la mise en œuvre du modèle. Sans être réservé aux experts du VTPR, ce planeur permet d’aborder la voltige dès qu’on maitrise le pilotage 3 axes. Les habitués des ailes volantes apprendront ainsi à se servir de la direction aussi bien pour les renversements simples ou doubles, ventre ou dos, que pour les tonneaux lents et toutes les corrections indispensables en voltige de base.

Conclusion :
Ce planeur créé en Californie, à la suite des nombreuses expérimentations sur les « fish » de Steve Lange se révèle une vraie réussite. Assez pénétrant, il vole par toutes petites conditions en montagne et pourra voler sur de très petites pentes, voire sur des bâtiments ! Il fera merveille sur le bord de mer où il est né. Mais il est capable de bien voler sur la plupart des sites possibles. Il permet la voltige débridée au ras du sol, mais peut se montrer précis et capable d’une voltige plus académique certes exigeante, mais indispensable pour alimenter la créativité du pilote. L’investissement reste modéré et autorise les prises de risque inévitables au début de l’apprentissage de la voltige silencieuse. Ce planeur marque un vrai tournant dans la pratique du vol sur des sites les plus variés qu’affectionnent les inconditionnels des vols en toute liberté. Il ouvre à tous les pilotes créatifs la voltige accessible et ludique. Grand merci à Michael Richter qui a créé ce modèle et à Steve Lange qui me l’a fait découvrir.
L’ahi est vraiment le planeur à emporter partout….

La vidéo qui montre ce que peut faire l’ ahi après la modification de la profondeur:

Ces modifications sont l’œuvre de Stéphane Combet, qui nous livre ici comment s’y prendre.

 

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