Le « mad stab 2020 »
La commande en tangage
Le contrôle en tangage est assuré par la commande de profondeur. Cette commande doit d’abord assurer le contrôle d’incidence de l’aile en contrant la tendance à piquer caractéristique d’un profil dissymétrique (ligne moyenne creuse) en vol ventre stabilisé. Cette tendance à piquer est propre aux profils à ligne moyenne creuse et non pas due au lest mis dans le nez du planeur pour l’équilibrer. C’est une caractéristique propre de ces profils. Ceci à toutes les vitesses. En voltige cette commande doit pouvoir modifier plus ou moins rapidement l’incidence de l’aile aussi bien en vol ventre qu’en vol dos. Enfin en voltige totale, pour les figures extrêmes genre flips, descentes à plat ou vrilles plates ventre et dos, le volet mobile monobloc devra débattre vraiment sur 2×90°. La difficulté principale est de rester précis autour du neutre correspondant au vol stabilisé à toutes les vitesses tout en débattant dans toutes les positions jusqu’à 180° pour s’adapter aux différentes figures. Pour les modèles légers, des commandes classiques avec guignols et tiges de commande, associés à de grands débattements peuvent convenir, mais sont vite limitées en précision. Pour des modèles rapides et très sollicités, il faut utiliser une solution parfaitement fiable. Des essais ont été réalisés sur des planeurs rapides de tailles différentes. La solution finalement retenue repose sur l’exploitation d’un couple de poulies à moyeux elliptiques. Les grands axes respectifs de ces poulies sont croisés à 90°. La liaison entre les deux poulies est assurée par des câbles en aller-retour. Les câbles utilisés doivent avoir une élasticité minimale. Donc le moins possible d’élasticité, tout en pouvant s’enrouler sans contrainte sur les poulies elliptiques. Les poulies elliptiques auront des géométries parfaitement superposables. Le servomoteur de commande, doit pouvoir débattre lui aussi sur réellement à 180°. Le pignon de sortie doit être monté sur roulements à billes et ne pas avoir de jeu perceptible ni de zone morte excessive. La zone morte propre aux servos numériques, permet de diminuer le grognement du servo provoqué par la rétroaction de la boucle d’asservissement. Le guignol support du stabilisateur monobloc doit lui aussi être monté sur roulements à billes. Enfin la tension des câbles doit être réglable facilement sur le terrain. Cette fonction est assurée par le chariot support de servomoteur qui doit pouvoir glisser sur la platine servo solidaire du fuselage.
Les flancs du guignol de profondeur sont ici réalisés en circuit imprimé pour assurer la soudure des tubes laitons. On voit aussi les deux roulements à billes à coller dans le fuselage. Le moyeu elliptique de la poulie n’est pas ici montré. Il s’agit là d’une commande en direct sans renvoi qui supportent le système dans le fuselage. Dispositif utilisé sur le Troll, le CATRAX. Ici un ensemble de pièces utilisées sur un Quartz ou un Sylphe. Le guignol de profondeur et la poulie du servo sont ici taillés dans du ctp 2mm. Le renvoi à 90° est constitué de de deux roulements à bille montés sur un tube laiton entre 3 flasques circulaires.
Sur le guignol présenté, les roulements sont dans le guignol. Mais il serait préférable de les placer à l’extérieur afin que le tube et la clef de stabilisateur tournent librement.
Montage du servo de profondeur sur un charriot glissant sur la platine servo solidaire du fuselage. Ici sur le CATRAX de 2019. La tige filetée et les deux écrous assurent une tension fixe réglable.
Remarquer le mode de fixation des câbles AR sur le disque supérieur de la poulie solidaire du servo.
Les câbles aller-retour sont doublés pour prévenir toute rupture. La rupture peut se produire par abrasion sur le fuselage ou dans les gorges des poulies. Elle ne s’est jamais produite mais il convient de surveiller régulièrement ce dispositif. En cas de rupture de cette commande, le planeur serait condamné…
Cet ensemble permet un glissement du charriot sur la platine et son blocage par deux vis à bois, pourvue de rondelles. La platine glissante en ctp peut être aussi immobilisée par des vis à bois et des rondelles en bois. De l’abrasif collé sous la platine améliore le frottement, donc assure l’immobilisation. Mais je recommande vivement l’utilisation de tiges filetées de blocage.
Le guignol de stabilisateur doit être monté sur un tube laiton de 3mm de diamètre supporté entre deux roulements à bille. Ces roulements sont collés dans des rondelles supports contre les flancs de la partie fixe de la dérive. Les roulements sont des 3x8x3.

La commande de ce volet de dérive est aussi en câbles aller-retour. Ces câbles sont en acier gainé nylon et passent sous le guignol de stabilisateur. Noter la découpe circulaire de clef d’incidence.




Après un atterrissage loupé, provoqué par le flutter de dérive, il a fallu récupérer le planeur fiché dans la falaise du site de l’Aiguille de Roselette.

Steve anime le site www.slopeaerobatics.com

Les sites de vol évoqués sont localisables sur le nouveau RC-SlopeS, comme je l’indique ici.
Les servos que je recommande après essais sur banc et tests en vol sont pour le Troll
Les D85MG de Hitec, vraiment programmables sur 180° et résistant à la traction des câbles AR.
Pour le Quartz et le CATRAX les MG250MW toujours de Hitec qui équiperont aussi les versions 2m50 et 3m du Troll. Cette nouvelle version à fuselage carbone et mad dérive est merveilleusement gratteuse et voltigeuse, comme beaucoup ont pu le voir cet été sur le Bisanne.
Ce MG250MG a fait l’objet de tests sévères lui aussi sur banc et en vol en conditions extrêmes. Il peut être programmé sur une course de 250°, ce que n’indique pas l’annonce du distributeur. Les servos KST utilisés jusqu’ici, au demeurant excellents en usage normal, ont présenté des faiblesses en vol : 3 pignons de sortie sectionnés au ras du roulement à cause de la tension des câbles survenu lors d’un déclenché. Comme quoi…