Madstab et mad-dérive, un historique | 3/4

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Le « mad stab 2020 »

Cette vidéo montre bien l’état de nos recherches à cette époque. Mais d’autres vidéos réalisées avant témoignent du cheminement effectué, comme celle-ci de 2010 diffusée en 2012, ou celle-ci de 2011.

La commande en tangage

Le contrôle en tangage est assuré par la commande de profondeur. Cette commande doit d’abord assurer le contrôle d’incidence de l’aile en contrant la tendance à piquer caractéristique d’un profil dissymétrique (ligne moyenne creuse) en vol ventre stabilisé. Cette tendance à piquer est propre aux profils à ligne moyenne creuse et non pas due au lest mis dans le nez du planeur pour l’équilibrer. C’est une caractéristique propre de ces profils. Ceci à toutes les vitesses. En voltige cette commande doit pouvoir modifier plus ou moins rapidement l’incidence de l’aile aussi bien en vol ventre qu’en vol dos. Enfin en voltige totale, pour les figures extrêmes genre flips, descentes à plat ou vrilles plates ventre et dos, le volet mobile monobloc devra débattre vraiment sur 2×90°. La difficulté principale est de rester précis autour du neutre correspondant au vol stabilisé à toutes les vitesses tout en débattant dans toutes les positions jusqu’à 180° pour s’adapter aux différentes figures. Pour les modèles légers, des commandes classiques avec guignols et tiges de commande, associés à de grands débattements peuvent convenir, mais sont vite limitées en précision. Pour des modèles rapides et très sollicités, il faut utiliser une solution parfaitement fiable. Des essais ont été réalisés sur des planeurs rapides de tailles différentes. La solution finalement retenue repose sur l’exploitation d’un couple de poulies à moyeux elliptiques. Les grands axes respectifs de ces poulies sont croisés à 90°. La liaison entre les deux poulies est assurée par des câbles en aller-retour. Les câbles utilisés doivent avoir une élasticité minimale. Donc le moins possible d’élasticité, tout en pouvant s’enrouler sans contrainte sur les poulies elliptiques. Les poulies elliptiques auront des géométries parfaitement superposables. Le servomoteur de commande, doit pouvoir débattre lui aussi sur réellement à 180°. Le pignon de sortie doit être monté sur roulements à billes et ne pas avoir de jeu perceptible ni de zone morte excessive. La zone morte propre aux servos numériques, permet de diminuer le grognement du servo provoqué par la rétroaction de la boucle d’asservissement. Le guignol support du stabilisateur monobloc doit lui aussi être monté sur roulements à billes. Enfin la tension des câbles doit être réglable facilement sur le terrain. Cette fonction est assurée par le chariot support de servomoteur qui doit pouvoir glisser sur la platine servo solidaire du fuselage.

Le guignol de stabilisateur doit être monté sur un tube laiton de 3mm de diamètre supporté entre deux roulements à bille. Ces roulements sont collés dans des rondelles supports contre les flancs de la partie fixe de la dérive. Les roulements sont des 3x8x3.

L’écart entre les deux clefs de stab de ce Troll est de 2cm.
La commande de ce volet de dérive est aussi en câbles aller-retour. Ces câbles sont en acier gainé nylon et passent sous le guignol de stabilisateur. Noter la découpe circulaire de clef d’incidence.
Cette vue montre un guignol dans sa version précédente : les appuis des câbles ne sont pas alignés avec l’axe de rotation du guignol. Depuis une un noyau elliptique a remplacé cette disposition qui fonctionnait pourtant bien. Mais le noyau elliptique est encore plus précis.
Voilà un instantané des contraintes sur le stabilisateur en flip horizontal « à pousser ». Au sol rien n’apparait.
Le Quartz de Steve Lange, le Sylphe de François Cahour et le Troll de Stéphane Combet utilisent tous la commande de stabilisateur à poulie elliptique mise au point en 2016. Ici sur le site du plan des marmottes au Cormet d’Arêches, lors de notre rencontre en 2019.
Sur ce Troll (2020) le système d’immobilisation des chariots glissants des servos de profondeur et de direction. L’équerre en aluminium est fixée à la traverse de blocage du servo de commande de calage variable (on dit plus couramment d’incidence différentielle !) Le servo de profondeur à droite de l’image est tiré vers l’avant. Le servo de direction à gauche est repoussé aussi vers l’avant. Notez que l’écrou qui repousse le servo de direction ne possède pas encore de contre écrou ni de rondelle frein. Ceci provoquera en vol des oscillations en roulis par flutter lent du volet de dérive. Cette négligence sera corrigée après quelques émotions.
Steve Lange, pilote californien très bon voltigeur, règle ici son émetteur pour piloter son nouveau Quartz en 2019. Remarquer que le Quartz utilise le mad stab. L’atelier (seulement de maintenance) est situé au pied du chalet. Ce Quartz vole maintenant en Californie.
Steve anime le site www.slopeaerobatics.com
Steve Lange et Stéphane Combet se retrouvent au Mont Clocher face au Mont Blanc. Le Svolazzo effectuera son premier vol avec succès le jour même. Steve Lange prendra aussi en main son Quartz pour la première fois. Une bonne journée pour la voltige totale.

Les sites de vol évoqués sont localisables sur le nouveau RC-SlopeS, comme je l’indique ici.

Les servos que je recommande après essais sur banc et tests en vol sont pour le Troll

Les D85MG de Hitec, vraiment programmables sur 180° et résistant à la traction des câbles AR.
Pour le Quartz et le CATRAX les MG250MW toujours de Hitec qui équiperont aussi les versions 2m50 et 3m du Troll. Cette nouvelle version à fuselage carbone et mad dérive est merveilleusement gratteuse et voltigeuse, comme beaucoup ont pu le voir cet été sur le Bisanne.
Ce MG250MG a fait l’objet de tests sévères lui aussi sur banc et en vol en conditions extrêmes. Il peut être programmé sur une course de 250°, ce que n’indique pas l’annonce du distributeur. Les servos KST utilisés jusqu’ici, au demeurant excellents en usage normal, ont présenté des faiblesses en vol : 3 pignons de sortie sectionnés au ras du roulement à cause de la tension des câbles survenu lors d’un déclenché. Comme quoi…

Prochain article : la « mad dérive ».